La vie en Inde: le Sikkim
Newsletter du 3 mai 2002, New Delhi, Inde
Hello a tous !
Voici la suite de notre serie: la vie en...
Aujourd'hui, 2e partie pour l'Inde, ou plutot le Sikkim, car c'est
pas du tout la meme chose comme vous allez le voir.
C'est a Darjeeling qu'on a vraiment quitte l'Inde des plaines pour
les contreforts de l'Himalaya.
A Darjeeling, moins de moustaches, beaucoup plus de gens types
asiatiques : nepalais, tibetains, etc.
On a aussi ete agreablement surpris par la gentillesse des gens. Ici,
pas de "Yes, please come and see my shop", ou de "Yes, please, come
in !". Ca nous a fait tout bizarre de ne pas etre incessemment
harceles dans la rue.
Ici, les femmes prennent plus soin d'elles, sont maquillees et
portent volontiers des habits occidentaux.
Darjeeling etait pour nous la porte d'entree au Sikkim.
Le Sikkim, qui etait un royaume independant, a ete annexe par l'Inde
en 1975. Les amples subventions que le Sikkim recoit du gouvernement
central pour la construction des routes et les installations
militaires montrent a quel point l'Inde redoute une invasion chinoise
(A l'ouest, une partie du Ladakh est d'ailleurs occupee par les
chinois...).
Un autre benefice est que le niveau d'education est l'un des plus
eleve d'Inde (avec le Kerala). En outre, le Sikkim est l'etat le
plus "eco-friendly" d'Inde, une benediction quand on voit l'etat
effroyable du reste du pays, ou les atteintes a la nature prennent
des dimensions tragiques. Les rares dechets qu'on trouve par terre
sont pour la plus part dus aux touristes Bengalis qui accourent dans
la region pour echapper a la chaleur etouffante de Calcutta.
Les deplacements au Sikkim se font principalement en jeep
collectives. Ce sont les seuls vehicules capables de progresser sur
les routes menant aux villages recules. Celles-ci sont souvent
emportees par des chutes de pierre et des glissements de terrain.
Tout doucement, le reseau s'ameliore. De nouveaux troncons sont
goudronnes, mais a chaque orage, des sections de routes sont
emportees, et on roule sur du sable et du gravier.
Tout au long de la route, construite par la BRO (Border Road
Organisation - mais on y voit aussi comme une abbreviation de
brother, ou big brother), il y a des slogans pour inciter les
conducteurs a la patience et a la prudence. Cela va des
recommandations banales ("Don't drink and drive") aux rimes a un
franc ("Speed thrills but kills"), en passant par des maximes
sexistes ("Don't gossip, let him drive", remarquez le "him"), de la
propagande ("Work is worship", "BRO cares for you") ou des jeux de
mots un peu plus elabores ("Better be Mr Late than late Mr").
Nous n'avons malheureusement pas eu beaucoup de chance avec le
temps : a peine arrives a notre hotel a Gangtok, un orage de grele
s'est abbattu sur la ville pendant pres de deux heures ! Le ciel
etait generalement degage le matin, ce qui nous permettait d'avoir de
magnifiques vues sur les montagnes. Par contre, les apres-midis
etaient souvent orageux et toujours pluvieux, ce qui avait pour effet
de faire surgir des sangsues, dont Michel a ete une des victimes...
Au Sikkim, nous n'avions pas l'impression d'etre en Inde. Les gens
ont toujours l'air heureux : ils chantent tout le temps, quoi qu'il
fassent, quelque soit le temps. Parfois, dans un meme lieu, chacun y
va de sa propre chanson. Les gens sont toujours souriants,
extremement sociables, et toujours prets a nous aider ou a nous
conseiller.
Un autre changement est la cuisine, tres influencee par la presence
des tibetains et des nepalais. Les plats qu'on trouve un peu partout
sont : les momos, les soupes tibetaines (Fakhtuk, Gyathuk, Thukpa)
ainsi que certains plats chinois comme le chow-mein. Le repas
sikkimois consiste en un plat de riz accompagne de beurre fondu et
fromage (maaku), d'une soupe a la tomate et au fromage, et de legumes
verts (shaak).
Le Sikkim et la region de Darjeeling nous ont enormement plu. On se
rejouit de rencontrer d'autres peuples himalayens en Uttaranchal, en
Himachal Pradesh et au Ladakh.
On ne manquera pas de vous relater nos decouvertes.
A bientot pour plus de nouvelles.
Isa et Michel
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