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La vie en Inde

Newsletter du 26 mars 2002, Bhubaneswar, Orissa, Inde

Bonjour a tous,

Contrairement aux autres mails, celui-ci ne va pas vous decrire notre trajet, mais plutot nos impression quant a la vie en Inde.

L'arrivee, pour celui qui n'y est jamais venu, est toujours un choc. Ensuite, il y a deux possibilites: soit on aime, soit on deteste. Il n'y a pas de milieu. Heureusement pour nous, notre visite il y a 5 ans nous avait deja donne un avant-gout. Notre venue cette annee nous a confirme que nous etions dans la premiere categorie, celle qui aime l'Inde.

Le choc est multiple. D'abord, le climat. Arrivant de l'hiver (pas tres rude, soit, mais hiver quand meme), on est projete dans une fournaise qui va en s'accentuant au fur et a mesure qu'on descend au sud et que les mois d'ete approchent.

Ensuite c'est le trajet depuis l'aeroport vers l'hotel (toujours de nuit, les vols intercontinentaux arrivant toujours a des heures impossibles). C'est generalement la que l'on voit la premiere fois des gens dormir dans la rue, juste a cote des routes, sur les trottoirs, dans les encognures de porte, etc.

La pauvrete est omnipresente dans les grandes villes, un peu moins visible dans les campagnes. Au centre des villes, dans des terrains vagues ou parfois meme dans les parcs publics, ou encore dans l'enceinte d'un temple, des gens vivent a 10-12 sous une simple bache de plastique ou dans des huttes en fibre de palmier.

Notre impression est que ces gens sont nes dans la mauvaise caste (les Intouchables, ou Dalits, ceux qui ne peuvent qu'exercer des metiers bas comme laveur de latrines, cantonnier, etc.) et vivent sans se revolter contre ce systeme (de castes). Pour eux, tout ce qui compte est de bien se comporter afin que leur prochaine vie soit meilleure.

La condition des Dalits est lentement en train de changer: ils peuvent obtenir des bourses pour aller a l'universite. Mais encore faut-il que les parents les envoient a l'ecole quand ils sont en age de scolarite, ce qui est de loin le cas au vu du nombre d'enfants qui travaillent dans les restaurants ou qui trainent dans la rue.

La mendicite est le pendant de la pauvrete. Il y a trois types de mendiants: les Sadhus et les autres. Un Sadhu est un homme saint qui a renonce a tout bien materiel et qui subsiste en demandant aux autres de l'aider. Les Sadhus sont en general tres sympathiques, tres souriants et pas (trop) collants. Et puis il y a les bandes organisees qui envoient des femmes ou des enfants faire la quete dans la rue, dans les gares, a la sortie des hotels, au bazar, etc. Et enfin, il y a les vrais mendiants, ceux qui n'ont vraiment rien et qui se battent pour survivre. Comme cet enfant qui monte dans le train, enleve sa chemise et commence a nettoyer le sol du wagon avec avant de reclamer une piece. Ou ce lepreux qui est la assis, sans pieds et sans mains, et qui mendie afin de ne pas moisir dans une leproserie ou les conditions de vie sont parait-il inhumaines.

Quelle qu'elle soit, la pauvrete choque tout les visiteurs de l'Inde, et c'est le principal facteur qui semble gener les touristes.

La pollution aussi est chocante. Dans les villes, les gaz d'echappement sont vraiment genants, au point de donner de l'asthme et des maux de gorge, sans parler des yeux irrites et de la toux persistante. Les rickshaws, avec leur moteurs a deux-temps consommant plus d'huile que d'essence, ne sont pas la pour ameliorer les choses, vu que c'est le principal moyen de transport des indiens. Chennai a ete vraiment horrible pour nous dans ce sens la. Une phrase des Inconnus nous vient a l'esprit: "Pollution, je dis non. Mais a la vie, je dis oui."

Dans les villes, dans les campagnes, sur les plages, partout, il y a du plastique. Principalement des bouteilles d'eau minerale vides (c'est pour ca qu'on filtre nous meme notre eau, jusqu'a 5 litres par jour), mais aussi des emballages de toute sorte, amenes par notre 'civilisation' sous forme de bonbons, chips, etc. Et ce n'est pas le tourisme qui est le principal responsable. En effet, tout le monde jette tout par terre. Dans les trains, chaque emballage vide passe par la fenetre (il n'y a evidemment pas de poubelles dans les trains). Les poubelles des magasins sont videes dans la rue.

En regardant nos photos (http://www.cherbuliez.net/phototeque.php), vous pouvez apprecier ce que nous vivons au quotidien. Mais si a cela vous rajoutez le bruit, et l'odeur, vous auriez un tableau beaucoup plus complet.

Il y a en permanence des klaxons dans la rue, des haut-parleurs avec de la musique, des prieres, des slogans politiques (surtout au Kerala), des chauffeurs de rickshaws qui vous helent sans cesse ("Hello, auto ?"), des vendeurs de fruits qui veulent ecouler leurs stocks.

Le bruit ne semble pas etre considere comme une nuisance ici en Inde. Il n'y a qu'a voir les gens qui font la sieste en pleine rue la journee, alors que le traffic vrombit et que les camions et les bus abusent de leurs avertisseurs pour degager la route.

Dans les hotels, le silence n'est pas de mise non plus. On peut sans autre rentrer a 2 heures du matin et hurler dans les couloirs, personne ne va s'en offusquer...

Les odeurs en Inde sont prenantes. Imaginez vous en pleine ville, marchant sous un frangipanier en fleur, humant le delicieux parfum. Vous traversez la route, montez sur le trottoir en face. Erreur. Ici il y a un muret qui est un urinoir public, et l'odeur acre, multipliee par la chaleur du soleil implacable, vous etouffe et retourne votre estomac... Et puis il y a les senteurs des marches, ce melange d'encens qui brule, de bouse de vache (attention les chaussures), de fruits, d'epices diverses et de fleurs.

La nourriture en Inde est tres variee, et nous sommes presque devenus vegetariens tellement le choix est vaste. Nous mangeons souvent dans des petits "hotels" (c'est comme ca qu'on appelle les restaurants populaires ici) pas chers. On paie en general moins de 2.00 CHF pour deux pour un repas correct. Pafois on depense plus si on veut se faire plaisir. On mange aussi dans la rue, ou il y a souvent des stands de nourriture tres bon marche. Le riz est omnipresent, du matin au soir, ainsi que les lentilles (dhal). Les plats sont assez epices, mais toujours savoureux. Bientot une vue globale de nos habitudes alimentaires sera disponible sur notre site, rubrique "miam".

Nous logeons dans des hotels de classe moyenne pour les indiens, mais tres modestes pour nos standards occidentaux. La chambre comporte generalement deux lits, une table, des chaises, un ventilateur (indispensable), et presque toujours une salle de bain attenante. Dans certains hotels vraiment bon marche ( moins de 3 CHF la nuit), la salle de bain et les toilettes sont communes. Nous payons en general entre 3 et 4 francs suisses la nuit.

En Inde, il est tres facile de faire sa lessive. Il suffit de dire a l'hotel qu'on a des affaires a laver et un dobi-wallah (homme de lessive) vient les chercher pour les laver au dhobi-ghat. Un ghat est une descente de marches vers un point d'eau (riviere, lac, etc). Le dhobi-ghat est le ghat ou on fai la lessive.

Les dhobi-wallah savonnent les habits, puis les tapent violemment sur une surface dure (caillou, marche du ghat) pour en extraire la salete, puis les rincent et les font secher au soleil. Ensuite, ils les ramenent a l'hotel, le tout pour un prix derisoire (40 centimes pour un pantalon par exemple).

En ce qui nous concerne, afin d'eviter l'usure rapide des textiles provoquee par les visites successives au dhobi-wallah, nous faisons souvent notre lessive nous-meme avec un sachet de poudre monodose qu'on trouve partout pour une bouchee de pain.

Voila ce que nous ressentons de ce magnifique pays. Pour plus d'infos sur notre trajet et nos rencontres, visitez notre site web: http://www.cherbuliez.net

Si d'autres questions vous viennent a l'esprit, n'hesitez pas a nous ecrire a notre adresse habituelle. Nous nous efforcerons d'y repondre dans un prochain mail.

En attendant, nous vous souhaitons un bon printemps, de joyeuses fetes de Paques, et a la semaine prochaine !

Sri Michel et Sri Isa